Atelier d'écriture... à distance !
Prenez le temps de parcourir les essais des écrivains.
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Nous détestions / Nous aimions Il s’agit d’utiliser une forme répétitive évoquant deux aspects de notre rapport à la nature. Un premier texte énumèrera en détails une succession de situations introduites par Nous détestions. Il sera suivi d’un deuxième texte énumérant une succession de situations introduites par Nous aimions. ( Un texte construit sous cette forme a été écrit par Jean-Pierre Verheggen, poète belge contemporain, peut-être dans La Belge de Cadix) Ex : Nous détestions les cris des indignés permanents, les vociférations des harpies colériques, les hurlements des dominants méprisants… Nous détestions les carabines meurtrières, les flashballs aveuglants, le massacre des… Nous détestions les semeurs de haine Nous aimions beaucoup les joyeux festivals estivaux des villages, les foules bigarrées des… Nous aimions les criantes expressions du mime, les plaintes déchirantes des tragédiens… Nous aimions beaucoup la liberté des arts de la rue. (A.T.)
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• Sortir entre détestation et amour
Nous détestions les grains de sable vicieux s’insinuant partout, les gros rochers tranchants sur lesquels trébucher, les tasses bues dans une eau sombre et trop salée, les longues algues vertes par nos jambes effleurées…
Nous détestions les balades trop longues imposées par nos pères, les heures d’errance causées par des cartes trompeuses, les ronces pernicieuses qui attaquent les mollets, les souris secourues qui vous mordent le doigt…
Nous détestions les serpents cachés derrière les lauriers roses, les mille aiguilles plantées par les figues dans nos doigts, les tricots rayés menaçants tapis dans le lagon, les dromadaires fougueux lancés au grand galop…
Nous détestions le fenouil au fort goût anisé, l’odeur du tabac froid dans les cheveux, les gens qui parlent fort, la musique aux basses vrombissantes des free party…
Nous aimions les plages gorgées de lumière, nos pieds nus massés par la poussière dorée, les poils de nos bras devenus blancs, le goût de nos peaux brunes et salées…
Nous aimions suivre les traces des trolls mystérieux, le chant des oiseaux interrompu par nos bavardages, les fraises des bois dégustées sans se soucier de la rage, l’élan qui traverse sereinement en nous regardant dans les yeux…
Nous aimions les fleurs sauvages transformées en parfums, en couronnes et en colliers; les mûres, pour les confitures et les tartes, ramassées par seaux entiers; les eaux turquoise traversées à la nage, en canoë, en catamaran ; les animaux domestiqués qui nous apprivoisent tout autant…
Nous aimions l’aube qui se lève à Cherbourg, les mouettes rieuses, le camembert, partagé à la criée ; les immenses mains du père qui vous caressent la joue ; les engueulades à l’italienne avec pâtes à volonté ; les frères et sœurs avec qui et danser sous la pluie et chanter de bonheur.
Tiphaine