Atelier d'écriture... à distance !
Prenez le temps de parcourir les essais des écrivains...
Ici et maintenant
→ La forme : Le début d’année est un temps propice pour marquer une pause, observer, sentir, écouter. Comment c’est à l’intérieur de soi ? Écrire quelques phrases qui commencent toutes par Ici et maintenant suivant le procédé de l’anaphore, et pour chacune associez un sens à l’aide d’un verbe inducteur .- 10 min. Dans second temps, vous pouvez enlever les verbes inducteurs et seulement laisser la formule Ici et maintenant, en adaptant si besoin votre phrase.
Ici et maintenant, il neige
Ici et maintenant, les flocons inespérés,
Ici et maintenant, la ville émerveillée,
Ici et maintenant, mes traces, les toutes premières,
Ici et maintenant, éblouie de lumière,
Ici et maintenant, le vieux saule pétrifié,
Ici et maintenant, un frisson sur ma peau,
Ici et maintenant, le soupir des oiseaux,
Ici et maintenant, redevenue enfant.
Ici et maintenant, mon bébé
Ici et maintenant, les pleurs de mon bébé,
Ici et maintenant, les lattes du plancher,
Ici et maintenant, les étoiles par milliers,
Ici et maintenant, l'effluve de lait caillé,
Ici et maintenant, son corps emmitouflé,
Ici et maintenant, un berceau d'osier,
Ici et maintenant, la lune comme amie,
Ici et maintenant, son souffle endormi.
Thiphaine
Ici et maintenant.
Ici et maintenant, le fumet du pot au feu parfumé
Ici et maintenant, le merle picore les baies orange sous le sorbier
Ici et maintenant, l’eau goutte du toit
Ici et maintenant, le dernier chocolat praliné
Ici et maintenant, la chaleur de la couverture de laine.
Sylvie Seignez
Ici et maintenant
La brume
sous ma plume
crisse
Embrumée
la forêt
retient son souffle
Plume en suspens
regard noyé
dans l'encre noire
des bulles
Arbre squelette
pensées secrètes
effacées
Feuille égarée
sous le prunier
tremble
Le gorge rouge
Jaune la mésange
Et le geai bleu disparu
Lestes, acrobates, joueurs,
les écureuils sont revenus
Que de blanc
que de brume
que de vent tourbillonnant
Mium
Ici et maintenant
Ici et maintenant, je vois le ciel chargé, d’un gris presque blanc. Ici et maintenant, j’entends les roues des véhicules qui circulent sur l’asphalte mouillé. Ici et maintenant, j’ai dans la bouche le goût du cappuccino industriel que je viens de terminer. Ici et maintenant, je sens l’odeur familière et rassurante de mon appartement. Ici et maintenant, j’ai sous les doigts le contact tiède des touches du clavier de l’ordinateur. Ici et maintenant, je ressens la présence du chat dans la pièce et celle des voisins derrière les murs, le sol et le plafond.
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Ici et maintenant, le ciel chargé, d’un gris presque blanc.
Ici et maintenant, les roues des véhicules sur l’asphalte mouillé.
Ici et maintenant, le goût d’un cappuccino industriel dans la bouche.
Ici et maintenant, l’odeur familière et rassurante de mon appartement.
Ici et maintenant, les touches tièdes du clavier.
Ici et maintenant, la présence du chat dans la pièce et des voisins derrière les murs, le sol et le plafond.
Edith
Ici et maintenant, 1er temps
Ici et maintenant, je sens l'odeur du sapin du Morvan,
Ici et maintenant, j'entends le doux bruit des branches des arbres,
Ici et maintenant,je vois la forêt qui s'ambiance musicalement,
Ici et maintenant, j'ai le goût de l'harmonieuse marche de tous les jours,
Ici et maintenant, 2ème temps
Ici et maintenant, l'odeur du sapin du Morvan,
Ici et maintenant, le doux bruit des branches des arbres,
Ici et maintenant, la forêt qui s'ambiance musicalement,
Ici et maintenant, le goût de l'harmonieuse marche de tous les jours,
Mama
Se Questionner
La forme : Et peut-être que c’est aussi le moment de se questionner… qui sait ? Écrivez un texte-question, où une question en entraîne une autre avec ou sans lien apparent. Des questions pour vous, pour ceux qui vous entourent, pour qui vous voulez, des questions existentielles, des questions anodines, des questions loufoques, des questions qui reviennent peut-être… Des questions pour toute une année ou toute une vie...
Que de questions pour un voyage !
Où partir en vacances cette année ? A la mer ou à la montagne ? Comment voyager ? A pied, en voiture ou à cheval ? Une fois mon cheval harassé, épuisé par cette course folle entre Dijon et la Savoie, que ferais-je de lui ? Il ne survivra pas au voyage car les relais de poste ont fermé. Le transformerais-je en archet de violoncelle ou en peau pour mes skis, comme le faisaient les hommes du Néolithique dans les montagnes de l'Altaï ? Et si ? Et si ? Et si je faisais les deux ? Pourrais-je jouer du violoncelle à 2000 m d'altitude, juché sur des skis de 2m ? Que penseraient les Chinois qui chassent encore le renne avec ces antiques skis en bois, parés de fourrure ? Danseraient-ils ?
Et si j'allais en Savoie en avion ? Comment se poser dans les vallées enneigées ? Faudrait-il un hydroglisseur muni de patins comme sur les lacs canadiens ? Devrais-je sauter en parachute ? Y aurait-il un immense trampoline pour me réceptionner ? Saurais-je faire un triple salto arrière comme ces incroyables champions de skis acrobatiques ?
Comment aller à la montagne en ce moment ? En train ? Les trains ont-ils des brises glaces, comme les cargos qui voguent au Nord de Mourmansk ? Pourquoi ne pas aller en Russie, pays des neiges éternelles ?
Tout au bout du bout du monde, pourquoi pas Vladivostok ? Arriver par la mer et prendre le Transsibérien. Combien de temps, depuis le Pacifique jusqu'à Moscou ? Quelques heures, quelques jours ? En Chine, comme en Russie, le temps compte-il vraiment ? Dans ce train infini de wagons, croiserais-je Vladimir Poutine avec une peau de bête ou Alexeï Navalny émacié sortant d'un énième séjour en prison ? Une fois dans la ville des Tsars, mes enfants joueront-ils aux échecs avec des vieux en chapka, dans le parc Timiryazevzkiy ?
Ces images sépias existent-elles encore ? Y a-t-il de la neige sur l'écran de mes souvenirs ? Ne devrais-je pas me contenter de poser le jeu noir et blanc sur la table ? Est-ce un cavalier qui s'approche ? Ne devrais-je pas entrouvrir la fenêtre ? L'air frais et blanc qui virevolte a un parfum de toundra, vous ne trouvez pas ? Suis-je fou ? Les Romanov me narguent sur le plateau de marbre. Casse-Noisette résonne dans mon salon, les flocons dansent dans mon champ de vision : et si je voyageais enfin, sans me poser de questions ?
Thiphaine
Se Questionner
Se questionner ? Mais pour quoi ? N’est-on pas plus heureux quand on ne se pose pas de questions ? Mais peut-on s’en empêcher ? Est-ce que le questionnement permanent relève d’une nature ou d’une culture ? Par exemple, quelle distance parcourt le bout de l’aiguille de la trotteuse de ma montre en une heure ? Et si on ramenait cette distance à une droite, jusqu’où serait-elle allée ? Et du coup, si mon aiguille était partie au début du premier confinement, où devrais-je me rendre aujourd’hui pour la retrouver ? Mais est ce que j’aimerais cette destination ? Et elle, apprécierait-elle que je lui courre après pour l’enfermer de nouveau sur une piste au toit de verre ? Qui me dit qu’elle n’a pas trouvé le bonheur au milieu d’une forêt de sapins ? Ou dans un laboratoire de biologie ? Peut-être mon aiguille préfère-t-elle vivre au milieu d’autres aiguilles, non ? Suis-je en droit de lui imposer de me donner l’heure jusqu’à la fin de sa vie d’aiguille ? Mais au fait, ai-je au moins déjà eu une montre à aiguilles ?
Edith
Se Questionner
Petit comme commencement avec une personne âgée qui parle aux pigeons en leur donnant du pain assisse toute seule dans un coin d’un jardin typique qu’on trouve en ville.Elle parle sans arrêt sans attendre de réponse vu que personne ne lui répond jamais à toutes les questions qu’elle se pose. Hélèna a toujours été curieuse à l’infini depuis son enfance.
«-Alors aujourd’hui, je me demande bien pourquoi les grenouilles doivent attendre une heure après un repas avant de se retourner se baigner?
- Mais, alors si on compte les moutons pour dormir, que peuvent compter les moutons à leurs tours ?
- Toutefois, de quelle couleur peut bien devenir un caméléon dans un miroir lorsqu’il s’admire?
- Laissons tomber les animaux un instant!»
Elle regarda autour d’elle et vit un jeune homme assis sur un banc voisin du sien mais fit comme si elle ne l’avait jamais vu alors qu’il était chaque mercredi après-midi lorsqu’elle venait.
«- Toutefois, pourquoi les gens qui disent ne pas avoir le choix sont toujours ceux qui ont le choix?
- Surtout chez les PDG, je pense!!! Mais alors, si j’étais PDG, qu’est ce qui me rebuterait le plus?
- Ils doivent se demander pourquoi il parle toujours mieux anglais dans leurs têtes?! »
Elle se met à rire toute seule tout bas pour éviter que l’autre inconnu ne la prenne pour une folle qui a perdu la tête.
Cependant, elle repart de plus belle dans ses interrogations.
«-Pourquoi, quand je pense que dormir 3 minutes de plus cela va changer quoi que ce soit au restant de ma vie?
- Et pourquoi donc rester seule la plupart du temps, quand l’on arrive dans le plus vieil âge?!
- Mais Madame, je peux vous assurer que vous n’êtes pas seule, j’aime tellement vous écouter, vous, le puits du savoir et de la connaissance! Malgré votre vieil âge, vous resterez un être humain comme tant d’autre et une très belle personne avec le cœurl e plus pur que j’ai connu!»
Ainsi, Hélèna se tourna vers le jeune homme et se dit que jamais auparavant, elle avait reçu d’un bel homme autant de compliments avec une aussi belle voix!
Mama
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