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Chroniques d'un Iran interdit
Vidéo numérique
Alors qu'un vent de liberté souffle sur le monde arabe, que les peuples prennent leur destin en main et font tomber les dictateurs, la jeunesse iranienne attend. C'est pourtant elle qui a été la première à se révolter en juin 2009 contre un pouvoir monolithique, demandant plus de liberté, la fin de la corruption et surtout le respect de son vote. Des slogans que l'on a retrouvés en Tunisie, en Égypte, et aujourd'hui en Libye, au Yémen, en Algérie. Les jeunes Iraniens ont aussi été les premiers à filmer leur révolte avec leurs téléphones portables, à envoyer leurs images sur Internet par Youtube, à témoigner sur Twitter ou Facebook de la répression qu'ils subissaient. Aujourd'hui l'Iran se referme, et Manon Loizeau, après un reportage sur le "printemps iranien" diffusé par France 2 dans Envoyé spécial, et comme la plupart des journalistes occidentaux, ne peut plus s'y rendre.
Comment, depuis l'"extérieur", raconter ce qui se passe "à l'intérieur" ?
N'ayant jamais cessé de dialoguer à distance avec les gens qu'elle y avait rencontrés, la réalisatrice mêle les vidéos clandestines qu'ils lui ont fait parvenir malgré les risques, des images de Youtube, des témoignages de militants réfugiés en France, et ses propres images, tournées au plus fort de la "révolution verte".Voix oubliées". Transmettre les voix de ceux que l'on n'entend pas" : avec cette "obsession", et grâce aux images tournées clandestinement pendant deux ans, avec un téléphone portable et des petites caméras envoyées à des Iraniens qui ont pris le risque de filmer, Manon Loizeau est parvenue à défier la chape de plomb que le régime iranien fait peser sur son peuple. Là-bas, une mère dont le fils étudiant a été tué lors des manifestations de juin 2009, une jeune rappeuse, une coiffeuse, des étudiants… racontent courageusement leur quotidien. Ici, un jeune manifestant arrêté puis violé à plusieurs reprises en prison, aujourd'hui réfugié en France, témoigne à visage découvert de ce qu'il a subi. À travers leurs mots, leur colère, leurs espoirs et leurs épreuves, ces lettres d'Iran donnent un écho vibrant à une révolte muselée, mais bien vivante.