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Le voyage dans l'Est : roman / Christine Angot
Livre
Edité par Flammarion - 2021
Miroir de l'oeuvre Un amour impossible, ce roman aborde l'inceste en creusant le point de vue de l'enfant, puis de l'adolescente et de la jeune femme victime de son père. ©Electre 2021
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Le voyage dans l'Est
Christine Angot revient sur l'inceste commis par son père quand elle avait 13 ans. Inlassablement, elle revit l'enchaînement des causes qui l'ont amenée à subir cet acte monstrueux de la part d'un père qu'elle admirait. Ce père la domine, la nie en tant que sa fille, la réduit à un objet sexuel. Elle montre bien que sur ce sujet tabou, tout le monde se tait, sa mère comme son mari. C'est une lecture éprouvante, écrite dans une langue claire et crue qui montre que le traumatisme d'un tel acte ne s'efface jamais.
MME MONTANDON Marie-France - Le 22 novembre 2021 à 13:43 -
Très loin d'un semblant de littérature pouvant justifier l'attribution d'un prix littéraire…
Alors que la société française discute régulièrement de la notion de consentement, et de l'âge minimum pour que ce consentement soit possible, Christine Angot raconte l'emprise d'un père sur sa fille et dénonce les mécanismes de la domination qui lui ont fait attendre d'avoir plus de 26 ans pour enfin décider de ne plus jamais le rencontrer. Dès le début on a l'impression de « Déjà-lu ». L'inceste, un drame qui a marqué son adolescence et sa vie entière, Christine Angot en a déjà maintes fois parlé dans ses livres précédents. A nouveau, elle écrit sur l'inceste que lui a fait subir son père, et continue d'explorer les traumatismes dont elle a été victime de 13 à 26 ans. Adulte, toujours en recherche de reconnaissance, elle peinera encore à sortir de l'emprise de son père car elle rêvera toujours d'une relation normale père-fille. La perversion du père, qui trouve inlassablement une justification à son comportement dévastateur, est assez bien rendue. Un père charismatique qu'elle rencontre pour la première fois à 13 ans et qui va la dominer. L'inceste se retrouve au cœur de l'oeuvre littéraire d'Angot mais il faut certes du courage pour s'obstiner à revenir publiquement encore et encore sur ce qui a détruit sa vie et ruiné ses illusions. Ainsi, Angot retourne une fois de plus sur sa blessure au risque de sans cesse se répéter, mais son style a changé, s'est amélioré. Elle a mieux su discipliner sa phrase pour décortiquer les mécanismes de l'inceste, effectuer une « reconstitution » de faits destructeurs et en évoquer les douloureuses conséquences. On reste cependant très loin d'un semblant de littérature pouvant justifier l'attribution d'un prix littéraire…
M BERTRAND Jean-Daniel - Le 05 novembre 2021 à 16:52