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BD, histoire et géopolitique / Hubert Védrine
Article
Longtemps tenue en lisière de la " vraie " culture, en butte à la suspicion des enseignants qui voulaient que leurs élèves lisent de " vrais livres " - aujourd'hui plus personne n'oppose les deux -, la bande dessinée, la " BD ", belge puis belgo-française, s'est échappée des limites étroites dans lesquelles elle était circonscrite. Au fur et à mesure qu'avançait le XXe siècle, elle a connu un épanouissement extraordinaire avec des scénaristes et graphistes de génie, comme Hergé, Edgar P. Jacobs et leur école, inspirateurs par la suite de bien d'autres. Elle a conquis, depuis trois générations au moins, et dans tous les milieux, des passionnés. Elle est accordée à un siècle qui vit le triomphe et l'omniprésence de l'image sous toutes ses formes, la photo, le cinéma - " l'usine à rêves " de Malraux - comme jamais depuis le vitrail du haut Moyen Age, ancêtre de la ligne claire, qui édifiait les fidèles.
Voir la revue «Le Débat, 195, 1980-2020»
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