Atelier d'écriture... à distance !
6ème partie : Hors piste
→ Des textes hors de toutes pistes...
PRINTEMPS !
Alors que l'on est contraint de rester dans nos intérieurs
Sur ordonnance générale de confinement
Un événement majeur se déroule à l'extérieur
C'est l'avènement dans toute sa splendeur du printemps.
Sous le regard imperturbable d'un soleil omniprésent,
éclôt une vie à laquelle nous ne sommes peut-être pas vraiment attentifs
habituellement.
Senteurs, odeurs, couleurs!!!!
Tous nos sens sont en alerte. Et chaque lettre qui compose le mot "printemps" amène une
myriade de noms floraux.
Le "P", par exemple, évoque des primesautières comme les primevères, les pâquerettes, les pavots.
Pour le "R", quant à lui, c'est la rose royale ou la raffinée renoncule.
Le "I" se dresse aussi droit que l'iris qui tapisse le mur crayeux d'une bâtisse.
Avec le "N" c'est au tour des narcisses avec ce jaune si vif, synonyme de beau narcisses de nous renvoyer dans l’œil ce jaune si vif synonyme de beau temps retrouvé.
Tulipes et tamaris agrémentent le "T".
Sous ses abords agressifs, l'élégante "E"glantine pare d'un blanc éclatant les bosquets.
Le "M" cache des timides comme le myosotis, le muguet, le muscaris. Retenons aussi le majestueux magnolia qui nous laisse contempler d'abord ses fleurs pointées vers le ciel sans protection des feuilles qui viendront, elles, plus tard.
Le "P" revient avec insistance: eh, oui ! j'avais oublié dame pivoine vénérée en Chine, et elle le mérite bien. Le pissenlit quant à lui n'a pas bonne renommée. Mais qu'importe : à lui seul il est un bouquet qui illumine les bords de route. Et de plus, il s'offre une métamorphose que tous les enfants adorent : cette boule duveteuse s'envole en aigrettes légères chacune chargée d'une graine qui ira se ressemer au grand dam du jardinier.
Il reste le "S" auquel s'accroche le soucis qui vient nous dire d'aller au-delà. Le seringat est dans l'attente de l'apaisement du foisonnement de senteurs pour exhaler la sienne propre, si capiteuse. Et il en manque tant à l'appel !
Chaque territoire a sa flore propre aux variétés incroyables.
La nature, enfin libérée de la pollution, revit et les oiseaux nous offrent leurs trilles et composent leurs symphonies inimitables. Les papillons agitent leurs ailes si fragiles pour une vie si éphémère et les abeilles s'activent à butiner les fleurs qui sécrètent déjà leur douce odeur de miel.
Nous retiendrons, je pense des côtés très positifs de ce temps hors normes. Espérons que le monde retrouvera un mode de vie, des relations plus proches de ce qui nous environne.
Christian Jacquemond
CONFINEMENT
Depuis un mois,
pour luter contre le coronavirus,
nous nous confinons.
Sagement,
chacun chez soi,
en respectant attentivement les consignes qui nous ont été dictés,
pour enrayer au plus vite,
c'est intrus de COVID19.
Barricader dans mon cocon douillet,
je m'invente un nouvel univers,
en poussant ce cri salutaire,
à travers cet écrit,
pour ne point rester aigris.
Voici,
à présent mon récit :
Pour redonner du sens à cette quarantaine plus ou moins forcée,
Je réorganise mon enceinte.
Dans ma solitude,
je vais et vient,
sans me soucier de ma peine de réclusion,
en avançant pas à pas,
jusqu’au lendemain,
en espérant au plus vite
que sonne le glas de cet horrible enfermement.
Vivement demain,
que je puisse enfin délaisser ces affreux cauchemars derrière moi,
pour retrouver mes proches et les embrasser,
ainsi que de serrer des mains affectueuses, tendres et reconnaissantes.
D C L M
N.B : Votre pitre : Da Costa Lousa Manuel (DCML) qui se plaît à écrire un prochain chapitre aussi intense de pitreries.
2ème partie : Ici et maintenant
→ Faire avec ce qu’on est ici et maintenant : Parce que votre regard, votre ressentit est singulier, parce que vous êtes unique, votre écriture l’est.
Ici et maintenant, de petits brocolis, futures feuilles, grandissent très vite, depuis la veille. Les branches du tilleul qui poussent jusqu’à ma baie vitrée sont hors de portée. Un petit chat noir aux aguets, prêt à bondir sur l’oisillon tombé du nid, n’arrive pas à s’envoler.
Ici et maintenant, le soleil me picote la peau et le reflet de la lumière joue avec les ombres sur mes pieds.
Ici et maintenant, le pépiement des merles du roucoulement de la tourterelle, un enfant qui crie « bonjour » et me fait signe de la fenêtre voisine.
Ici et maintenant, comme un goût de rose séchée me vient au palais.
Ici et maintenant, l’herbe fraîchement coupée et les pissenlits fleurissent et parsèment le gazon de leurs fragrances.
Ici et maintenant, un ciel bleu dégagé et une atmosphère paisible.
Cécile Cugnet
Ici et Maintenant,
Ici et Maintenant
C’est le plaisir de l’instant
Celui qui mord autant qu’il subjugue.
Ici, les chants d’oiseaux sont devenus des symphonies sans âge
Maintenant, l’oreille se dresse pour tout en comprendre.
Ici et Maintenant
Se déploient la force du souvenir.
L’audace du remords.
Et dans une valse lente
Se bousculent
Les désirs emmurés.
Ici et Maintenant
Les jours n’ont plus d’âge
Ils leur semblent offerte une peau jeune
Et éternelle, aux reflets d’un Ailleurs suranné.
Que serons-nous demain?
Le vent berce les espoirs
Enfantins.
Les pas de la nature qui revient
Nous punissent de notre suffisance.
Ici et Maintenant
C’est offrir sa place au Majestueux Silence
Et coucher sur le lit du désespoir
Nos mélodies perdues.
Ici et Maintenant
S’est déjà évanoui
S’est déjà confondu
Avec le passé, désormais suspendu.
Emmanuelle Ledeuil