Le joueur d'échecs / Stefan Zweig

Livre

Zweig, Stefan (1881-1942)

Edité par Librairie générale française. Paris - 1991

Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? L'homme affirme qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans. Mais aussi, comment a-t-il appris à jouer ? Une nouvelle écrite en 1941 qui constitue un témoignage contre les tentatives nazies de déshumanisation.

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  • Ultime nouvelle de Stefan Zweig 5/5

    Ultime nouvelle de Zweig, « le Joueur d'Echecs » lui a été inspirée par son dernier voyage lorsque, fuyant le nazisme, il prend en 1941 un paquebot à destination du Brésil. Ecrite peu de temps avant son suicide, cette nouvelle est une sorte de testament littéraire qui témoigne de son désespoir de voir triompher la barbarie nazie. Notons qu'en allemand le titre n'a pas de connotation d'échec, il ne désigne que le jeu. L'essentiel de l'histoire se passe pendant une traversée transatlantique en bateau. le narrateur principal de ce récit est un voyageur anonyme qui raconte l'histoire à la première personne. Il est donc un des personnages de l'histoire, la racontant en observateur, du début à la fin. L'histoire met en scène une rencontre entre deux personnages que tout oppose mais unis par une passion commune : les échecs. L'auteur, et narrateur, raconte la rencontre sur un bateau du champion du monde d'échecs Czentovic, personnage rustre, arrogant, vaniteux et cupide - pour lui le jeu d'échecs n'est qu'un moyen comme un autre de bien gagner sa vie-, et d'un certain mystérieux M.B. Le récit engendre un autre récit, plus ancien et lié aux horreurs de de la barbarie nazie. M.B. a été emprisonné par les nazis et a réussi à subtiliser un manuel d'échecs à un officier nazi, il a pu jouer seul dans sa cellule, en utilisant uniquement sa mémoire et son imagination. Ce livre est un point d'ancrage pour ses pensées, un sujet de réflexion qui le détourne de la pression de ses interrogatoires. C'est certainement ce qui l'a sauvé de la folie due à l'isolement durant son incarcération. Sorti de prison, il embarque sur un paquebot et, suite à la demande de certains passagers, se mesure à Czentovic, ce garçon inculte devenu champion du monde d'échecs. Le contraste est saisissant entre Czentovic et M.B. ; Czentovic, presque illettré, rustre, qui ne peut que jouer sur un vrai échiquier, contre un homme raffiné qui a appris à jouer sans matériel, uniquement mentalement. Le thème de l'isolement est très présent de cette nouvelle. L'action se déroule sur un bateau, en plein océan et à l'écart du monde. Présent notamment, lorsque M.B. raconte la terrible période de sa vie durant son emprisonnement. Il explique comment l'isolement est une torture morale plus dure que la torture physique car de nombreux sentiments apparaissent : l'ennui, la peur ou encore l'incapacité de penser, ce qui peut conduire à la folie, ou même à la mort. L'enfermement et le vide de la cellule font de l'aveu le dernier rempart contre la folie. Présent également avec Czentovic, monomaniaque renfermé sur lui-même et qui n'a qu'un seul intérêt qui tourne à l'obsession : les échecs. Finalement la nouvelle de Zweig tient plus d'un récit sur les sources de la folie que d'un traité sur le jeu d'échecs. Elle nous parle du nazisme, de la torture morale pratiquée par la Gestapo et les tentatives de déshumanisation entreprises par les nazis. Les changements de narrateurs nous font découvrir différentes approches, et permettent d'aborder les thèmes de la monomanie, de la manipulation, la question du pouvoir, de l'enfermement et de la folie. Le suspense est maintenu tout au long de la nouvelle car il existe un véritable mystère à propos des deux joueurs d'échecs. Stefan Zweig a analysé les comportements avec beaucoup de talent et de finesse. Pour différentes raisons, les échecs n'ont plus rien d'un jeu pour ces deux personnages. Czentovic est devenu une « personne importante et reconnue » grâce aux échecs alors qu'il était destiné à la pauvreté. M. B. a utilisé ce jeu pour survivre à la torture psychologique. L'habileté de Zweig est alors de donner vie à des portraits que tout oppose tout en évitant la caricature.

    M BERTRAND Jean-Daniel - Le 17 mai 2021 à 13:29